introduction
Le mau égyptien est une race de chat originaire d'Égypte et développée à partir des années 1953 en Italie puis aux États-Unis par une princesse russe. Rapidement reconnue par les registres d'élevage, la race se heurte dans les années 1980 à un problème de consanguinité : de nombreux chats originaires d'Inde et d'Égypte sont intégrés dans la race afin d'en augmenter le bassin génétique. Le mau égyptien est la seule race de chat qui possède naturellement un marquage spotted tabby, c'est-à-dire distinctement marqué de taches noires. Les trois couleurs historiques sont le silver (argenté taché de noir), le bronze (beige à roux taché de noir) et smoke (uni noir au reflet d'argent). Le noir uni et les couleurs issues du bleu sont en cours d'enregistrement ou de reconnaissance par les registres d'élevage. Développement de la race Les sujets amenés aux États-Unis connurent rapidement le succès, et le terme « mau » est utilisé pour désigner la race : mau est un terme venant de l'égyptien qui désigne tout autant le chat que le miaulement. Le mau égyptien est enregistré par la Cat Fancier Association (CFA) dès 196810 et reconnu comme race en 19777. En 1979, le premier mau égyptien reconnu Grand Champion en exposition est Sangpur Jonathan Dot Dot, un mâle silver. The International Cat Association (TICA) enregistre les premiers sujets dès 1979et rédige un standard en 1988, et la Fédération internationale féline (FIFé) le reconnaît en 1992. La Governing Council of the Cat Fancy (GCCF) reconnaît la race qu'en 2007. Le bassin génétique de la race étant basé sur seulement trois individus, les éleveurs s'attachèrent au cours des années 1980 à 2000 à introduire de nouveaux sujets afin de diminuer la consanguinité de la race. En 1980, aux États-Unis, du sang neuf est apporté par Jean Mill depuis le zoo de Delhi et treize sujets sont inclus dans le registre d'élevage, dont Toby, un mâle bronze porteur du glitter. C'est ensuite au tour de Cathy Rowan, J. Len Davidson et Marie-Christine et Didier Hallépée d'introduire des sujets originaires d'Égypte. Le registre d'élevage est toujours ouvert à de nouveaux sujets qui ne sont acceptés dans le livre des origines qu'à partir de la quatrième génération. Les éleveurs divisent la descendance en trois lignées différentes et tentent d'uniformiser le type du mau égyptien en s'y appuyant : la lignée « traditionnelle », issue de la chatterie de Fatima : leur robe est moins contrastée mais la tête est très finement dessinée ; la lignée « indienne », issue des importations de Jean Mill : leur corps très élancé est recherché. Cette lignée est porteuse de glitter ; la lignée « égyptienne », dont la taille est plus grande que les autres lignées. Les premiers maus égyptiens sont introduits en France en 1997 par Marie-Christine et Didier Hallépée (chatterie de Fondcombe), au Royaume-Uni en 1998 et en Finlande au cours des années 1990, bien que la première portée date de 2006. Il est également présent au Japon, où quelques chatteries ont produit d'excellents sujets, en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie et en Suisse. Le développement de la race se poursuit avec l'introduction de nouvelles couleurs, comme le mau égyptien entièrement noir, et des versions diluées : le bleu smoke, le bleu et le bleu silver. Le mau égyptien représente en 2009 la 24e race la plus populaire en nombre de pedigrees édités par le LOOF de 2003 à 2008. En 2008, le mau égyptien est à la 25e place du LOOF et à la 21e place de la CFA en nombre d'enregistrements. 2003 LOOF Inscriptions:30,Rang27e CFA Inscriptions:363,Rang22e GCCF Inscriptions:163,Rang18e 2008 LOOF Inscriptions:52,Rang25e CFA Inscriptions:288,Rang21e GCCF Inscriptions:230,Rang19e Liens avec les autres races Le mau égyptien peut être confondu avec une autre race présentant une robe spotted tabby : l'ocicat, race créée dans les années 1970 et 1980 pour ressembler à l'ocelot. Au Royaume-Uni, une race « mau » a été développée : elle devait ressembler aux chats représentés dans l'Égypte antique et avait un corps plus allongé, de type longiligne, avec un pelage brown spotted tabby. Le développement de la race a été occulté par celui du mau égyptien, qui rencontra plus de succès : le « mau britannique » brown spotted tabby est à présent inclus dans le standard de l'oriental shorthair. Plus récemment, le mau arabe est une nouvelle race naturelle développée dans les années 2000 à partir de chats domestiques de la péninsule arabe. En dehors du terme « mau », il n'y a pas de corrélation avec le mau égyptien. Le mau égyptien a contribué à la formation de la race bengal à travers un mau de la lignée indienne du nom de « Millwood Tory of Delhi » qui a notamment apporté les polygènes rufus et glitter. En outre, de nombreuses rumeurs sur de possibles croisements réguliers avec le bengal courent en raison du développement rapide du mau égyptien bronze. Le savannah a également reçu un apport de sang mau lors du développement de la race. Élevage Acquisition d'un mau égyptien Une douzaine d'éleveurs sont actifs en France. Le prix d'un mau égyptien varie fortement selon l'âge, la descendance et les qualités esthétiques de l'individu, mais également selon l'éleveur. En 2004, les prix observés en France pour un chaton destiné à la compagnie (c'est-à-dire qui ne servira pas de reproducteur et ne sera pas présenté en concours) varient de 800 à 1 000 euros ; aux États-Unis, un chaton de compagnie est vendu entre 600 et 1 000 dollars en 2007. Félinotechnie Associations d'élevage Les associations d'élevage sont différentes des registres d'élevage, qui enregistrent la généalogie des races de chat. En règle générale, les associations d'éleveur ont pour but de rassembler les éleveurs afin de promouvoir l'élevage d'une race. Aux États-Unis, l'association d'éleveurs The Egyptian Mau Breeders and Fanciers Club est créée dès 1975, puis, un peu plus tard, la The International Egyptian Mau Society. En France, l'Association internationale du mau égyptien (AIME), créée en 1998, est la seule reconnue par le Livre officiel des origines félines (LOOF). Génétique Le patron spotted tabby qui caractérise la robe du mau égyptien est complexe à obtenir. Il existe une théorie selon laquelle le chat tacheté ou spotted est un chat rayé ou mackerel dont les marques sont brisées. Le spotted serait alors sujet à au moins un gène dominant changeant le patron mackerel ou encore l'action de polygènes modificateurs de mackerel. Des chatons ne possédant pas le patron spotted tabby naissent sporadiquement de chats tachetés. Au niveau des couleurs, le standard du mau égyptien joue sur le gène I, responsable de l'apparition du silver et du smoke, et le gène A, responsable de l'apparition des tâches. Le poil d'un chat est formé de plusieurs bandes de couleurs plus ou moins contrastées. L'action du gène inhibiteur « I » est d'arrêter la production de phéomélanine dans le poil, ce qui se traduit par une bande transparente d'apparence blanche. Sur un poil d'apparence uni, cela se traduit par une racine claire et une pointe d’apparence noire uniforme : on obtient un smoke. Sur un poil agouti, la racine est blanche puis survient une succession de bandes transparentes et de couleur : c'est le silver tabby. Le gène A détermine si la robe est tabby ou pas. L'introduction de gènes de dilution d permet l'obtention de la couleur bleue. Enjeux de l'élevage Les éleveurs travaillent avec les trois lignées de mau égyptien afin de garder les points positifs de chacune. Un autre objectif d'élevage pour les sujets de la CFA est de pouvoir concilier le développement de mau bronze rufus avec celui des silver : en effet, les polygènes rufus sur une robe argentée tendent à ternir la couleur. Des éleveurs s'inquiètent donc de la vogue des maus rufus, qui pourraient scinder l'élevage en deux, puisque le résultat des croisements entre les deux couleurs peuvent être très décevants. Reproduction et croissance La couleur des yeux du mau égyptien peut mettre de un à un an et demi avant d'atteindre sa couleur définitive. De même, la couleur de la robe et le dessin des taches évoluent au cours de la croissance. Selon les statistiques du LOOF portant sur les années 2003 à 2008, la taille des portées est en moyenne de 3,37 chatons. Les statistiques de la CFA de 1987 à 2008 sont de 2,9 à 3,9 chatons par portée en moyenne. Le coefficient de consanguinité des sujets français est de 4,83 %. Cinq étalons et six femelles contribuent à plus de la moitié des naissances sur la période étudiée. Santé Le mau égyptien n'est sujet à aucune maladie héréditaire. Cependant, certains éleveurs ont constaté une fréquence plus importante de maladies sur leurs sujets. La lignée traditionnelle pourrait être touchée par la cardiomyopathie hypertrophique féline et le syndrome asthmatiforme félin. Une propension aux hernies ombilicales et à la luxation de la rotule est également notée par ces éleveurs. Une gestion rigoureuse de la génétique pourrait faire disparaitre ceci. Entretien Comme tout chat à poil court, l'entretien du mau égyptien se réduit à un brossage hebdomadaire. Toutefois, les éleveurs de la CFA recommandent un toilettage régulier en brossant le mau avec un peigne à dents resserrées puis un lustrage du poil en utilisant par exemple une peau de chamois. Avant une exposition féline, un bain est nécessaire en utilisant des shampooings spécialement formulés pour le type de pelage du mau égyptien.
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